Côte d’Ivoire / Election présidentielle : Ce que deviennent les taux de participation
Le scrutin présidentiel du samedi 25 octobre 2025 vient de livrer son résultat provisoire depuis le lundi 27 octobre 2025. Selon la Commission Electorale Indépendante (CEI), le candidat Alassane Ouattara, candidat du RHDP, président de la République sortant, a été réélu avec 89.77 % des suffrages exprimés, pour un taux de participation de 50,10 %. Au regard du scrutin présidentiel passé, ce taux de participation est encore en baisse.
C’est le lundi 27 octobre 2025 que Ibrahime Koulibaly Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante (CEI), en charge de l’organisation de l’élection présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire, a, de façon provisoire, annoncé la réélection pour un autre quinquennat, du président de la République sortant, Alassane Ouattara, à l’issue du scrutin présidentiel du samedi 25 octobre 2025.
Le candidat du RHDP a devancé ainsi les quatre autres candidats que sont Jean-Louis Billon du Congrès Démocratique (CODE) avec 3,09 % des voix, Simone Ehivet du Mouvement des Générations Capables (MGC) gratifiée de 2,42 % des votes, Ahoua Don Mello candidat indépendant pour 1,97 % des choix des électeurs, et Henriette Lagou Adjoua créditée de 1,15 % des suffrages exprimés.
Au demeurant, il faut saluer le fair-play des quatre candidats perdants qui ont su faire, contre mauvaise fortune, bon cœur. En effet, dès les tendances de vote connues au lendemain du scrutin, Jean-Louis Billon a, dans une prise de parole félicité le candidat du RHDP qui était largement en tête. Acte que tous les autres candidats ont aussi suivi, appelant toutes les parties prenantes à œuvrer pour la paix en Côte d’Ivoire, pour que les joutes électorales ne soient plus confligènes et destructrices de vies.
En effet, depuis 1990, les années électorales ont toujours été des années de conflits sociopolitiques qui détruisent la cohésion sociale, les infrastructures et l’économie du pays. Les incidents pré-électoraux à Bonoua, Dabou, Yamoussoukro…, puis les conflits fratricides de Nahio et autres villes de l’Intérieur, subséquents à cette élection présidentielle de 2025 en sont des preuves éloquentes et alarmantes.
Ce qui fait dire à certains observateurs que la politique ivoirienne fait peur et les élections tuent. Elles tuent les ivoiriens et tuent l’économie du pays. Ce qui, en partie, explique le désintérêt croissant des populations pour les activités politiques. Au point même de ne pas retirer leurs cartes d’électeurs, pour certains.
Aussi est-on tenté de se demander si ce n’est pas cette peur des élections qui fait chuter le taux de participation à l’élection présidentielle depuis la crise postélectorale de 2010 ? En effet, en 2010 le taux de participation était de 81,12 %. En 2015 2015, il est descendu à 54,63 %. En 2020 il a encore baissé à 53,90 %. Enfin en 2025 il est encore tombé à 50,10 %.
Ces chiffres parlent aux Ivoiriens. Il faut les écouter. Que ce soit la société civile, les hommes politiques, les jeunes et les femmes et autres, tous sont interpellés pour ensemble reconstruire la paix et la cohésion sociale.
Edouard Delangui
