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Côte d’Ivoire / Election présidentielle : les recommandations de l’USAEP-CI pour les élections futures

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L’USAEP-CI a tenu, le dimanche 26 octobre 2025, dans la commune du Plateau, un point-presse relatif à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 en Côte d’Ivoire. Au cours de cette rencontre avec les journalistes, Malika Kamara, présidente de cette association, a fait le point de sa participation en tant qu’observatrice, tout en émettant un certain nombre de recommandations pour les futures échéances électorales en Côte d’Ivoire, au regard de quelques insuffisances observées.

C’est un hôtel situé dans la commune du Plateau qui a servi de cadre à la déclaration de USA ALUMNI EXCHANGE PROGRAM – CÔTE D’IVOIRE (USAEP-CI) faite à la presse, le dimanche 26 octobre 2025. Ainsi, c’est par la voix de sa présidente, Malika Kamara, que cette dernière a fait savoir que cette mission d’observation a été entièrement financée sur fonds propres et, que cela s’inscrit dans le cadre de son engagement en faveur de la transparence et de la participation citoyenne.

Cette demande, dira la présidente de l’USAEP-CI, repose sur deux motifs. D’une part l’expérience de ses membres en matière d’observation électorale durant une dizaine d’années aux côtés d’organisations faîtières et d’autre part, son maillage couvrant l’ensemble du territoire ivoirien. Ainsi, fort de cette expérience et accréditée par la CEI, l’USAEP-CI a déployé un total 72 observatrices et observateurs dans 50 localités réparties dans les 10 régions et les deux districts autonomes du territoire ivoirien.

Notamment Abidjan, Yamoussoukro, Bouaké, Korhogo, Dabou, Grand-Bassam, Tiassalé, Gagnoa, Ferkessedougou, Odienné, Daloa etc., à travers l’ensemble du pays. « L’association, en qualité d’observateur, avait pour objectif de faire une évaluation indépendante, impartiale, libre et objective du scrutin », a expliqué la présidente, Malika Kamara.  Quant au scrutin proprement dit, l’USAEP-CI note que globalement les choses se sont bien déroulées.

« Sur la participation électorale, l’affluence des électeurs dans les bureaux de vote observés notamment dans les communes d’Abidjan, a connu un pic dans la matinée mais le rythme a faibli dans l’après-midi. A l’intérieur du pays, une forte mobilisation des électeurs a été généralement observée dans toutes les régions. Et sur le déroulement du scrutin, la participation globale a été ordonnée et calme d’une part dans certaines régions et districts, et d’autre part, les électeurs ont pu voter dans la sérénité sans incidents majeurs », a fait observer Mme Malika Kamara.

« Sur 72 lieux observés, principalement en milieu urbain, couvrant 1008 bureaux de vote (-4% de l’ensemble des bureaux de vote), 46,8% ont ouvert à l’heure légale (8h00) et 53,2% avec des retards parfois supérieurs à 1h », a-t-elle indiqué.

En ce qui concerne les retards observés, la présidente de l’USAEP-CI parlera du non-déploiement du matériel électoral à temps, de l’absence du personnel de la CEI, de l’insuffisance des salles pour des bureaux de vote, du dysfonctionnement des tablettes et surtout de la non numérotation des bureaux de vote.  Et de souligner, par ailleurs, que l’USAEP-CI a constaté également la participation effective des femmes et des jeunes conformément à son engagement pour l’égalité des chances et de la promotion du genre.

Si le processus a pu se dérouler globalement sur toute l’étendue du territoire, il faut souligner tout de même que certains endroits et bureaux de vote n’ont pas toujours connu cette réalité. Et Mme Malika d’indiquer que le contexte politique qui a prévalu au cours du scrutin présidentiel, a été tendu.

En effet, la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature du président sortant, a été contestée par ses principaux opposants qui ont demandé son retrait pur et simple et appelé, de ce fait, à la mobilisation contre son quatrième mandat.

USAEP-CI a constaté à l’aune du scrutin, déplora-t-elle, des violences verbales et physiques consécutivement au mot d’ordre de certaines personnes membres actifs de partis politiques. Qui se sont soldées par endroits, par des destructions de biens privé et public, des blessés graves et malheureusement par des pertes en vie humaine. Le jour du scrutin, il y a eu également des incidents notables avec des violences localisées principalement dans certaines régions du Centre-Ouest, de l’Est, du centre et dans le grand Abidjan.

Entre autres constats, la présidente de l’USAEP-CI a parlé de la délocalisation des bureaux à Gagnoa et à Yamoussoukro, l’usage de bombes lacrymogènes à Koumoudji (District du Sassandra-Marahoué), le refus d’accueillir la CEI dans certains villages (Babré, Mahidio) et l’accès refusé aux observateurs dans certains bureaux de vote.

A la lumière de ce scrutin où, tout n’a pas été parfait avec des violences que les observateurs de l’USAEP-CI ont constaté, cette association demande pour les futures échéances électorales, au gouvernement de consolider le cadre institutionnel pour des scrutins sans violences et de renforcer naturellement la sécurité. A l’endroit de la CEI, elle lui recommande de renforcer les capacités du personnel et des représentants, prévoir des suppléants pour pallier les défaillances et améliorer la disponibilité du matériel électoral.

Quant aux candidats et aux acteurs politiques, l’USAEP-CI leur demande de s’abstenir de toute violence, de privilégier la voie du dialogue et la concertation, de recourir aux voies légales en cas de contestations, de former correctement leurs représentants dans chaque bureau de vote et assurer leur présence dans tous les bureaux et surtout, de veiller à avoir des représentants dans chaque bureau de vote comme prescrit par la loi.

L’USAEP-CI a demandé à la société civile qui n’est pas en reste, de s’impliquer davantage dans l’observation et la formation civique, de créer un cadre de synergie entre acteurs et surtout, qu’elle maintienne une équidistance vis-à-vis des partis politiques.

Pour la sécurisation du scrutin, la présidente de l’USAEP-CI reconnaîtra que la présence des forces de l’ordre qui a été d’une grande utilité, a contribué à éviter des incidents majeurs. Et d’ajouter que « lesdites forces n’ont pas influencé la tenue du scrutin. »

Félix Yao

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