Elections législatives 2025 en Côte d’Ivoire : Quelle chance pour l’opposition
C’est le jeudi 30 octobre 2025 que Ibrahime Koulibaly-Kuibiert, président de la Commission électorale indépendante (CEI) a convié, au siège de son institution, le public et les potentiels candidats aux prochaines élections législatives en Côte d’Ivoire, à une rencontre en vue de les informer sur l’organisation, la date, et les conditions requises pour prendre part auxdites élections qui se dérouleront dans un cadre un peu exceptionnel.
La date du samedi 27 décembre 2025 a été confirmée le jeudi 30 octobre 2025 par le premier responsable de la CEI pour la tenue des prochaines élections des députés en Côte d’Ivoire. Ces élections se tiendront donc deux mois après l’élection présidentielle remportée par le candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), le président sortant Alassane Ouattara.
Pour ces élections législatives, les potentiels candidats ont été informés sur le délai du dépôt des dossiers qui s’ouvre le vendredi 31 octobre 2025 et prendra fin le mercredi 12 novembre 2025. Selon le président de la CEI, Ibrahime Koulibaly Kuibiert, le Conseil constitutionnel se prononcera sur la question de l’éligibilité des candidats le 19 novembre 2025.
Quant à la campagne pour convaincre les électeurs, elle doit, selon le président Koulibaly Kuibiert se tenir exceptionnellement du vendredi 19 décembre 2025 au vendredi 26 décembre 2025, soit une semaine de campagne qui prendra fin à la veille du vote, prévu le samedi 27 décembre 2025, c’est-à-dire 2 jours après la fête de Noël.
Pour la caution de candidature, elle est fixée à 100 000 FCFA. Elle est reçue par la Caisse de dépôt et de consignation qui a créé une plateforme dédiée pour cela. Il faut également noter que pour ces élections législatives la question du pourcentage de 30% de femmes candidates a fait l’objet de débat. A cet effet, le président de la CEI a exhorté les femmes à respecter ledit pourcentage.
A la fin de ces législatives, il s’agira pour le RHDP de confirmer sa réputation de parti majoritaire à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, avec un maillage territorial de ses députés. Pendant que pour l’opposition ivoirienne, l’opportunité est offerte d’inverser la tendance en remportant plus de sièges que le parti au pouvoir en vue de traduire son aspiration politique en tant que véritable contrepouvoir pour espérer à une éventuelle alternance dans la gestion du pouvoir d’Etat.
Même si pour des observateurs de la vie politique ivoirienne la bataille s’annonce difficile pour l’opposition, au regard de la configuration actuelle de l’hémicycle ivoirien, avec 3 groupes parlementaires RHDP, PDCI-RDA, PPA-CI, avec 157 députés du RHDP sur un total de 254, soit plus de 60% de la composition de l’Assemblée nationale actuelle, il ne faut pas perdre de vue qu’avec les derniers événements, il peut avoir de la revanche dans l’air.
Autre difficulté pour l’opposition, son actualité dominée par les marches et meetings de protestation contre la non révision et le refus de l’audit de la liste électorale en 2025, puis la contestation, selon elle, du 4ème mandat du président Alassane Ouattara. A seulement 1 mois de cette joute électorale, l’opposition aura-t-elle suffisamment le temps de renouer avec la population pour un bilan de représentation ? Quand on sait que l’adversaire RHDP, à travers tous ses représentants sur le terrain, s’est servi de la campagne présidentielle pour parler du bilan de leur mentor ADO, pour courtiser l’électorat en leur faveur personnelle ?
Comment l’opposition ébranlée par l’incarcération de ses membres et sympathisants pourra t’elle se relever, pour renouer avec ses électeurs afin de reconquérir le plus de représentants dans la Maison du Peuple ?
Gageons que dans un sursaut d’orgueil, les partis de l’opposition trouveront la stratégie adéquate pour remobiliser et reconquérir le vote des populations.
Au total, que toutes les parties prenantes œuvrent au bon déroulement de ces élections, dans un climat de paix et démocratique afin qu’au sortir de ces législatives, la Côte d’ivoire retrouve la quiétude au grand bonheur de ses populations.
Vivement que les candidatures vraiment indépendantes se multiplient pour qu’à terme, les élus de type Assalé Tiémoko, fassent émerger une nouvelle race de députés à même de faire cesser les votes mécaniques pour les intérêts partisans.
Edouard Delangui
