Côte d’Ivoire : 24 partis de l’opposition réunis au sein de CAP-CI appellent le RHDP à créer les conditions d’une élection transparente et apaisée
Le samedi 31 mai 2025, à place FICGAYO de Yopougon, la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI) composée de 24 partis politique de l’opposition ivoirienne dont le PDCI-RDA était en meeting à la place Ficgayo pour interpeller le régime RHDP au pouvoir afin qu’il crée les conditions d’une élection présidentielle sans heurt en octobre prochain.
La CAP-CI était en meeting ce samedi 31 mai 2025 à la place Ficgayo dans la commune de Yopougon pour exiger les conditions d’une élection présidentielle inclusive, libre, transparente et sans violences en octobre prochain. Ce rassemblement qui a mobilisé une forte présence des militants de cette coalition, avait pour thème : « Grand meeting pour des élections inclusives et apaisées. »

Le président Kaé Éric de l’AIRD dans son intervention a fait savoir d’emblée que la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI) est une plateforme idéologique portée par des valeurs et qui souhaite obtenir des conditions d’élections inclusives, transparentes et démocratique. « Elle n’a donc pas une ambition de candidature égoïste contrairement à nos habitudes de voir que des leaders politiques se rassemblent et parlent exclusivement de la Côte d’Ivoire et non de leur candidature », a-t-il précisé.
« Car, nous voulons offrir aux Ivoiriens ce qu’ils méritent, l’image et la conviction de leaders responsables », a-t-il poursuivi. Concernant les élections présidentielles à venir, le président de l’AIRD s’est posé la question de savoir quels sont les ingrédients d’une élection ? « Une élection, ce sont des candidats, un collège électoral (électeurs) et un arbitre. Et, les candidats obéissent à des critères (âge, santé) et doivent avoir une égalité de chance », a affirmé le président Kaé.

Idem pour les électeurs selon lui, qui obéissent à des critères également (nationalité et âge). Et, d’ajouter que sur la base de ces deux critères, il faut un arbitre qui doit être impartial, compétent et connaître les règles du jeu. « Si nous prenons l’exemple du football, les spectateurs ne doivent pas venir au terrain avec des couteaux et des gourdins », a déclaré le président de l’AIRD. Précisant en outre qu’en politique, c’est l’arbitre qui gère les électeurs sur la base d’un consensus, du respect des lois, des règles et de la confiance supposée.
Or, déplore-t-il, qu’en Côte d’Ivoire, à la pratique, cette confiance a fondu comme du beurre au soleil. C’est-à-dire l’arbitre a un sifflet dont on n’entend pas le son. « Le système que nous avons n’est pas fiable. C’est pour cela nous demandons l’audit du système et l’audit de la liste électorale », a-t-il préconisé. Et d’expliquer que l’audit consiste à s’asseoir et à dérouler le système en demandant à la Commission électorale indépendante (CEI) de changer son système d’information.

De son côté, Pascal Affi N’Guessan, président du Front Populaire Ivoirien (FPI) dira que le rassemblement de ce jour est un appel pour créer les conditions d’une alternance pacifique et démocratique en Côte d’Ivoire afin que le 25 octobre prochain, tous soient réunis pour mettre fin au régime du RHDP. Autrement, ce rassemblement est une interpellation adressée au régime au pouvoir pour leur dire qu’ils ont tort de mépriser les revendications de l’opposition politique, tort de ne pas accorder d’importance aux partis politiques qui sont dans l’opposition et tort de croire qu’ils peuvent faire un passage en force à l’occasion des élections de 2025. Et de rassurer les militants du CAP-CI que leur rassemblement obéit à plusieurs significations.
« Vous nous donnez une onction, vous consacrez et légitimez cette plateforme et vous marquez votre adhésion au combat que la plateforme a décidé de mener. Mieux, c’est un message clair adressé à l’opinion nationale et internationale pour leur dire que la CAP-CI est une force qui compte ». Pour le responsable du FPI, les conditions d’élections libres et transparentes exigent l’audit de la liste électorale et surtout la dissolution de la CEI. « La CEI doit être impartiale et neutre afin de ne pas susciter par des décisions fantaisistes, des contestations, troubles et violences. Il faut mettre fin à cette CEI et mettre en place un autre organe plus digne de confiance. C’est-à-dire impartiale », a recommandé le président du FPI.
Le président Tidjiane Thiam de la CAP-CI s’est dit heureux depuis Paris en France, de la mobilisation impressionnante des militants venus de tous les quatre coins du pays et de la capitale économique, Abidjan. Mieux, il dirait que la CAP-CI est ce que la Côte d’Ivoire peut produire de mieux. Le constat selon le président du PDCI-RDA, « est qu’après plus de soixante (60) ans, nous ne sommes pas arrivés pour notre beau pays à une élection pluraliste, apaisée et sans contestations et sans violence. La volonté est celle de tous les partis d’opposition réunis ici, de sortir de cette situation malheureuse qui a fait tant de mal à notre pays et d’avoir en 2025, les conditions d’une élection apaisée. »
Pour le président du parti septuagénaire, ce sont des millions d’ivoiriens qui ont dépensé de l’argent pour avoir leur pièce, qui veulent voter et qu’on veut empêcher de le faire. Il faut leur permettre selon lui, d’exprimer leur choix (droit absolu). Et d’ajouter que son message ce matin tient en une phrase : « il ne faut pas prendre les Ivoiriens pour des idiots ».
En ce qui concerne la porte-parole de cette coalition, Mme Simone Ehivet Gbagbo, elle soutiendra que depuis le 9 août 2024, cette plateforme a posé au gouvernement huit demandes de réformes pour obtenir des élections justes, transparentes ; c’est-à-dire des élections fondées sur la paix, la démocratie, sur le respect des droits, que soit revisité le code électoral et soit aussi audité la liste électorale pour les élections de 2025.

Par ailleurs mentionnera-t-elle, « nous avons demandé d’annuler la CEI qui existe pour créer une nouvelle. C’est-à-dire une CEI où il n’y a aucun représentant de partis politiques et, demander de revoir le découpage électoral ». En d’autres termes, pour la responsable du Mouvement des Générations Capables (MGC), c’est de créer des conditions pour ne plus qu’il ait de gbaka vert, de dozos, de microbes qui viennent infiltrer et perturber les meetings.
« ‘’ Salut ô terre d’espérance’’, nous Ivoiriens vivons sur une terre d’espérance. Aucune équation ne peut nous faire croire là où nous sommes, que la situation actuelle que nous vivons est notre terminus. Non, ce n’est qu’un arrêt que nous allons plus tard transformer », a débuté l’intervention du président du comité d’organisation, Charles Blé Goudé du COGEP.
Avant d’ajouter que ce rassemblement du jour, est de sortir la Côte d’Ivoire des décombres de la souffrance, des décombres de la division, des décombres de la tricherie, afin de donner au pays des ambitions debout.
Il faut par ailleurs noter que ce rassemblement exceptionnel a été un test grandeur nature pour la CAP-CI pour jauger sa capacité de mobilisation pour les échéances futures.
Félix Yao