La Côte d’Ivoire organise le 03 septembre 2023, les élections municipales et régionales sur toute l’étendue du pays. En marge de ces scrutins, l’Union les patrons de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (UPLCI) a rencontré le maire résident de Kong, Barro Aboubacari dont le conseil municipal issu du RHDP est candidat à sa propre succession. Entretien.
Après un mandat au cours duquel vous avez réalisé un certain nombre de projets reconnus par votre adversaire, votre conseil est encore candidat. Alors dites-nous quelles sont les raisons de cette 2ème candidature ? Et Quels sont les chantiers auxquels vous comptez vous attaquer si vos administrés vous renouvellent leur confiance ?
Merci M. N’Da. Nous voudrions bien avant, saluer M. Aboudramane Berthé qui est le maire central. C’est sur sa probité que nous allons faire tout ce qu’il y a à faire. Tout ce qui a été fait, a été fait dans la continuité de ses prédécesseurs qui sont le chef Gaoussou Ouattara et le ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara.
Le maire Aboudramane Tiémoko Berthé a pris la relève grâce aux conseils avisés du ministre d’État, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara. Il s’agissait en effet, de faire en sorte qu’il n’y ait pas de rupture dans cette continuité. C’est quelque chose qui a été lancée dans un élan. Et il ne fallait pas arrêter cet élan. Nous avons mené plusieurs actions.
D’abord, au niveau social, Aboudramane Tiémoko Berthé qui a la main sur le cœur, a apporté un appui considérable aux femmes, d’autant que selon lui, le développement passe d’abord par les femmes. Il a également soutenu les jeunes par le financement de leurs projets. Au niveau de l’éducation, il a fait en sorte que chaque localité, petite qu’elle soit, soit équipée d’une école primaire, mais aussi d’un centre de santé. Nous entendons par centre de santé, le dispensaire et la maternité. Parce que c’est difficile pour les femmes en couches d’effectuer une longue distance.
Il faut donc rapprocher le maximum de centres de santé de ces populations. Nous avons deux grandes localités qui sont attachées à la commune. Ces deux localités ont été équipées en centre de santé. Une autre localité qui n’est pas officielle, a aussi été dotée d’une école primaire. Un centre de santé y est également en construction. Au niveau des infrastructures, vu que l’actuel marché est devenu trop étroit et est excentré, le ministre qui avait entrepris la construction d’un nouveau marché conséquent, le maire Aboudramane Tiémoko Berthé a achevé la construction de cet édifice qui sera inauguré en septembre prochain. C’est un marché futuriste qui répond vraiment aux critères d’un marché digne de la commune de Kong.
Vu que les rues sont occupées lors des manifestations, il urge que la commune soit dotée d’espaces évènementiels. Au niveau d’équipements également, Aboudramane Tiémoko Berthé a réhabilité l’ancienne Mairie qui est désormais un joyau architectural. Il l’a équipée et a construit un bâtiment pour cet hôtel. Les salles de réunion, de mariage et les bureaux ont été agrandis. Pour lui, tout doit être beau et utile. Nous avons obtenu en 2019 le prix national de la commune la plus propre. Effectivement, la ville de Kong est propre. Même les visiteurs en parlent. Il veut laisser une trace.
Quels sont les projets auxquels il compte s’attaquer exactement? Dans la réalisation ces projets, quels sont ses priorités ?
Nous avons beaucoup de projets. Il y a encore les écoles et l’eau. Le manque d’eau potable. On peut faire quelque chose et se rendre compte que ce n’est pas suffisant. Nous avions 03 forages, nous avons ramené le nombre de forage à cinq (05). Mais, c’était mal connaître l’avenir. Avec l’attaque de Kafolo, l’Etat de Côte d’Ivoire a envoyé les militaires qui ont leurs bases ici à Kong, beaucoup de militaires.
La population, c’est-à-dire, le nombre de forages qui avait été mis en place qui devraient couvrir au moins dix ans a été consommé en moins de deux ans. Donc, les cinq (05) forages sont devenus forclos. Il faut donc aller plus loin avec la construction de barrages d’eau. Kong est située au nord-est du pays. C’est une région où il pleut fortement. Quand il pleut, quel que soit ce qu’on fait, les voiries sont dégradées. Donc, il faut forcément et continuellement quelque chose en place pour remédier à cela. Maintenant, la continuité c’est quoi ? C’est continuer à servir la population des besoins essentiels, les besoins fondamentaux notamment la santé, l’éducation et le social.
Déjà Kong est sur la voie du développement. Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de jeunes dans la ville. Quel est le projet d’absorption de ces jeunes-là ? En d’autres termes, quel est le schéma du développement de Kong ? Une zone industrielle est-elle prévue ?
Il n’y a pas de zone industrielle. Nous aurons cependant une usine de grenade de coton. Nous avons déjà fait la pose de la première pierre d’une société qui traitera tout le coton produit dans les environs. Nous aurons également une usine de décorticage du traitement des noix de cajou. Il a été démontré que l’anacarde qui est produit à Kong est de meilleure qualité. Il y aura donc une usine de décorticage des noix de cajou. Les jeunes sont suffisamment absorbés par ces volets-là. Il y a une insertion effective. Nous avons construit une maison. Aujourd’hui, pour avoir un maçon, ce n’est pas évident. Parce que tous les ouvriers, tous les artisans sont envoyés sur les différents chantiers. Quand vous avez un maçon, il viendra travailler pendant ses temps libres. Vous avez besoin d’un menuisier, pareil. C’est l’idée que nous avons donné du côté de l’entreprise. Vous avez besoin de quelqu’un, adressez-vous à nous.
Qu’en est-il des femmes ? Avez-vous un projet pour la gent féminine ?
Nous avons une Ong qui s’est adressée à nous et qui a décidé d’acheter ces noix. Ce n’est pas une fierté pour nous, parce que nous voyons plutôt une transformation. Nous étions encore petits lorsque nos mamans faisaient le beurre de karité à Kong.
Dès l’instant où on achète les noix, les femmes voient en cela un travail en moins. Nous n’empêchons pas l’Ong en question de continuer ses achats. L’Ong doit s’arranger à créer une unité de transformation avec l’appui de la Mairie. Parce que le travail de karités à la main, c’est pénible.
Donc s’il y a déjà une usine de concassage qui peut le faire ensuite continuer la transformation, c’est une bonne chose. Maintenant, comme nous le disons de façon sectaire, le maire prend souvent les groupements de femmes qu’il finance dans d’autres activités. Il a demandé à ce que nous voyons les femmes pour prendre leurs projets. Nous ne demandons pas à une femme de monter un projet.
Nous leur demandons seulement l’idée du projet et le montage nous incombe. Nous sommes du milieu et nous savons de quoi nous parlons. Nous pouvons monter leurs projets.
Kong, ville historique. Quels projets sur le tourisme ?
Comme vous l’avez constaté, nos deux mosquées sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Ce qui attire beaucoup de personnes aussi bien les nationaux que les non nationaux. Jusque-là, il y a une gratuité. À l’instar d’autres localités, d’abord au Maroc, il y a des endroits qui nécessitent un ticket pour y avoir accès. Nous avons envisagé la formation, nous avons déjà un guide touristique. Nous allons former les guides touristiques pour essayer de valoriser un peu nos sites.
Kong c’est également la première ville en Côte d’Ivoire où il y a eu le tissage. Les autres localités, les gens ne s’habillaient pas, mais à Kong, il y a eu déjà le tissage, non seulement le tissage, mais aussi la teinture. À Kong, rien n’était importé, le coton aujourd’hui, on faisait la filature et on tissait, après on faisait la teinture.
La teinture c’était quoi ?
La teinture c’était les écorces d’arbres, les feuilles mélangées qui donnaient 2, 3 et 4 couleurs que nous connaissons, la couleur bleue indigo, la couleur verte, la couleur rouge et la couleur jaune. Le tissage a tendance à disparaître. Il ne reste qu’une famille pour faire le tissage et ce n’est pas suffisant. Nous allons faire en sorte qu’il y ait des unités de coopérative, dans un premier temps des personnes que nous allons réunir pour que nous puissions nous relancer dans cette activité. Maintenant la valorisation de nos sites touristiques. Bien sûr, trouver un moyen pour que cela nous rapporte quelque chose.
Vous voulez valoriser les sites touristiques pour attirer beaucoup de personnes pourtant, il n’y a qu’un seul réceptif hôtelier ?
Vous avez constaté qu’il y a un seul réceptif hôtelier d’abord qui est en train de prendre de la dimension. Comme nous l’avons souligné dès l’entame, nous avions d’autres coins, mais avec l’arrivée des militaires, nous avons été obligés de céder ces espaces-là. Parce qu’il ne faut pas obliger tout le monde à vivre dans le luxe. On pouvait avoir des réceptifs, un petit salon, mais nous étions obligés de céder tous ces espaces parce que nous n’avions pas prévu l’arrivée massive des militaires. Tous ces besoins seront comblés avec le temps pour répondre aux attentes des populations.
Nous avons vu les travaux de l’hôpital général de Kong. Quelle sera sa capacité d’accueil ?
C’est une question technique à laquelle nous ne pouvons pas répondre. Mais en tout cas, ça sera grand.
Monsieur le maire, lorsque nous sommes arrivés jeudi, notre premier constat a été de voir des enfants mendier. Kong étant une ville touristique, est-ce que quelque chose est faite dans ce sens ?
Lorsque nous sommes arrivés, nous avons constaté cela. Kong est une ville musulmane. Nous avons fait l’école coranique. Et simultanément, les deux écoles. Mais nous avons une autre pratique. La nuit du jeudi au vendredi, la nuit du dimanche à lundi nous faisons le tour des familles et nous récitons des versets coraniques. Quand vous finissez, vous restez une minute, deux minutes. Voilà ce qui se passe à Kong. Nous le faisons, non seulement pour nous, mais pour aider nos maîtres coraniques. Nous faisons des prières en même temps. À notre grande surprise, nous voyons des enfants avec des gobelets qui se promènent pour mendier. Ils viennent des villes telles que Katiola, Niakara, et de Séguéla. Nous avons vu leurs maîtres coraniques pour que ces pratiques s’arrêtent.
Comment gérez-vous la question de sécurité à Kong ?
Au niveau sécuritaire nous pouvons dire Dieu merci. Parce que nous avons ici à Kong une densité en nombre de sécurité. Une densité élevée plus que partout ailleurs. Nous parlons du nombre de forces de sécurités ici à Kong. Nous avons la Gendarmerie qui était là depuis. Nous avons aussi l’Escadron de la gendarmerie, et la Police. C’est une police mixte. Parce qu’elle va jusqu’aux frontières. Nous avons la CRS, la GSPR, les FANCI, la CCDO, les Marins. La sécurité est de mise pour permettre aux populations de travailler en toute quiétude.
Nous sommes en pleine campagne. Le 02 Septembre, les électeurs iront aux urnes pour faire leur choix. Pour la première fois, deux candidats à Kong. Alors, quel appel aux électeurs ?
Nous leur demandons de regarder ce qui est fait. Qu’ils regardent le dynamisme. Quel est le candidat qui viendra avec les moyens, avec les idées, avec la volonté, qui va mieux faire que ceux qui sont là présentement ?
Ce qu’il dit sort-il du débat démocratique ? Avoir plusieurs candidats ne fait-il pas partie du jeu démocratique ?
Bien-sûr, ça fait partie du jeu démocratique. Un consensus, c’est un débat démocratique, on n’a jamais vu venir ça ! Nous avons vu la tête de liste.
Est-ce à dire que l’aspirant candidat PDCI n’est pas un fils de Kong ?
C’est un fils de Kong. Mais il n’est pas à Kong. Il est dans un village qui se trouve à environ une soixantaine de kilomètres d’ici.
Quel est le nom de ce village ?
Le village s’appelle Touala.
Faut-il être forcément de Kong ?
Nous ne contestons pas sa candidature. Nous n’avons pas non plus dit qu’il n’est pas légitime. Nous disons seulement que nous ne le connaissons pas. Nous sommes franchement surpris par la qualité des élus.
Est-ce que c’est vraiment un objectif butoir ?
Non, il y a un autre objectif derrière que nous ignorons. Parce que les gens, nous vous avons donné l’image des terroristes. Ils n’ont jamais dit qu’ils sont venus pour terroriser ! C’est nous qui pensons et disons qu’ils sont venus pour terroriser.
Le Pdci n’a-t-il pas fait le bon choix ? Cette personne vient perturber la quiétude des Kongais ?
Nous disons l’équipe. C’est-à-dire que lui-même nous ne le connaissions pas. Nous avons rencontré individuellement certains d’entre eux. Nous les avons rencontrés en focus groupe et également en plénière. Nous avons compris que ce n’est pas une motivation idéologique, encore moins une motivation politique. Nous avons été tous Pdci ici. Mais nous nous interrogeons sur son appartenance au Pdci. Est-ce idéologique, ce n’est pas évident !
Avez-vous un message particulier ?
Nous vous remercions vraiment. C’est étant dans le milieu qu’on croise les réalités et vous êtes venus. Votre travail est un appui à ce que nous faisons. Au nom du maire, nous vous remercions. Vu la pertinence de vos questions. Merci au président Nando Dapa, il m’a annoncé votre arrive. Merci pour tout ce que vous faites.
Un appel à vos électeurs.
Nous leur demandons de voter massivement. Le vote en Côte d’Ivoire n’est pas une obligation, c’est un devoir citoyen, qu’ils sortent massivement. Que tous ceux qui ont des problèmes de déplacement qu’ils nous fassent appel. Nous pouvons les aider. Ce n’est pas de la corruption. Quelqu’un est là, il a envie de voter, mais ne peut pas se déplacer. Nous ne pouvons que l’aider.
Réalisé par l’Upl-CI