A l’occasion de la célébration de la fête de la Toussaint, ce mercredi 1er novembre 2023, les journaux justeinfos.net et ledemocrateplus.com ont interrogé des chrétiens catholiques sur la signification de ladite fête.
Qu’est-ce que la fête de la Toussaint pour vous entant que chrétien ?
Michel Assiélou Kadjo (Berger du Renouveau Charismatique de la Paroisse Saint Etienne de Koumassi) :
« L’origine, c’est en 610 après Jésus-Christ que le Pape Innocent 4 a institué cette fête pour vraiment prier pour les morts »
Je suis berger de la paroisse Saint Etienne du renouveau charismatique, ensuite Berger diocésain, de tout le Diocèse de Grand-Bassam qui part de Koumassi jusqu’à la frontière ghanéenne. J’ai été le responsable de toutes les retraites spirituelles du renouveau charismatique. Instituteur et directeur d’école à la retraite depuis 23 ans. Maintenant dans la vie spirituelle je fais partie d’un grand groupe.
Le groupe qu’on appelle les intercesseurs pour l’Afrique qui est un groupe œcuménique qui a son siège au Kenya. Nous prions pour toute l’Afrique, pour les Nations africaines. A ce sujet, depuis 2018, j’ai été nommé comme conseiller des intercesseurs pour le groupe Francophone. Nous travaillons en étroite collaboration avec UPCI intercesseur pour la Côte d’Ivoire, la branche évangélique. Et moi, j’appartiens au Réseau intercesseur catholique de Côte d’Ivoire.
Parlant des fêtes en général, l’Eglise a toujours fait mémoire de quelque chose, par exemple, certains te diront pourquoi on fête de Noël en décembre ? Il y a une explication. Jésus n’est pas né en décembre. Jésus est né le 14 Nissan, c’est-à-dire dans le mois de Mars. Mais à cette période personne ne pouvait parler de christianisme parce que toi qui te disait chrétien tu étais automatiquement tué.
C’est pour cela qu’on les a appelé les Martyrs. C’est la même chose que la fête de Toussaint. Et la Toussaint nous remémore la fête de tous les martyrs, de tous les chrétiens qui avaient été tués à Rome. Parce qu’avant, quand un peuple domine, il faut savoir que Rome dominait tout le monde entier. Et les lois de Rome sont les lois auxquelles était soumis tout le monde.
C’est pour cela qu’on dit Jésus est mort sous Ponce Pilate qui était un gouverneur Romain qui régnait sur toute la Palestine. Et donc à Rome qui était la capitale de l’Empire Romain, on ne voulait pas entendre parler de chrétiens. Quand tu te dis chrétien, tu étais automatiquement tué, soit on t’emmenait dans l’arène pour que tu renonces à ta fois chrétienne. Et tous ceux qui étaient convaincus à leur foi chrétienne et qui refusaient de renoncer, on les emmenait dans l’arène où il y avait des lions qui les bouffaient. Par contre, d’autres étaient carrément assassinés.
Et en 610, l’an 610 après Jésus Christ, il y a eu tellement de chrétiens tués, de martyrs qui ont été tués. Il n’y avait même pas de cimetière ni même un lieu pour les enterrer. On a construit une église et en dessous, on a fait la tombe de tous ces martyrs chrétiens qui sont morts pour le Christ en vue d’affermir leur foi.
Parce que si on les enterait pas en sous cette églises et qu’on les enterrait ailleurs, les gens allaient déterrer leur corps. Ce sont ceux-là qu’on va appeler les Martyrs. Mais en même temps parce qu’ils ont versé leur sang à cause de Jésus-Christ, on les reconnait comme des Saints.
C’est comme ça chaque année on allait pour se remémorer, pour se souvenir des frères, des amis des gens qui ont été tués. Voilà comment cette fête de tous les Saints est arrivée. L’origine, c’est en 610 après Jésus-Christ que le Pape Innocent 4 a institué cette fête pour vraiment prier pour les morts. Souvent les gens n’ont pas la compréhension de toutes ces choses. Ils accusent.
Alors qu’il y a toujours un commencent à toute chose. Si on n’avait pas fait ça, ces gens-là on les brulait ou bien on n’aurait jamais su ou ils étaient enterrés. C’est à partir de là que tous ceux qui ont été assassinés au nom de leur foi ont été appelés Saints.
Et c’est au nom de tous ceux-là qu’on fait la commémoration de ces innocents tués pour leur foi en Jésus-Christ. Et par la suite, il y a eu des chrétiens qui sont morts. Maintenant, il faut qu’on te déclare saint d’abord et comment on doit te déclarer saint ? C’est ce qui se passe après toi. Par exemple, il y avait un prête qui était au Sanctuaire marial qui est mon père spirituel, le père « Artère ».
De son vivant, il a posé des actes. On peut dire qu’il a été bon. Mais qui nous dit qu’il a été bon ? Et quand c’est comme ça, l’Eglise attend des situations par exemple des cas de miracles peut être un aveugle va prier sur sa tombe, il trouve l’usage de sa vue, ou quelqu’un qui vit une maladie grave qui se rend sur sa tombe et retrouve la guérison. On ne peut pas tout de suite dire qu’il est saint. On attend plusieurs années.
Le père Artère est mort en 1998. Et jusqu’à aujourd’hui, on continue de mener des enquêtes sur sa vie passée pour voir s’il n’a pas posé des actes pas bien au cours de sa mission. Est ce qu’il a été toujours bons… ? Il recevait beaucoup, peu importe le problème, il recevait du matin jusqu’au soir pour aider les gens pour comprendre leurs préoccupations, leurs besoins. C’est comme ça après plusieurs années on va dire celui-là est saint, mais pour tous les saints chrétiens, ce sont ceux qui ont été tués qu’on les a appelé les martyrs ou on a construit une église pour la 1ère fois là où ils ont pu avoir une tombe. Aujourd’hui c’est la fête de Toussaint. Aujourd’hui on travail.
C’est une fête officielle que l’Etat a décrété. Donc tout le monde est libre aujourd’hui. Mais demain ne sera pas férié. Donc en principe, quand on était au village, pour commémorer, reconnaitre la tombe de nos morts et puis les nettoyer, c’est demain le 2 novembre. Mais puisque les gens iront au travail alors ce matin, c’est la fête de Tous les Saints.
Et l’après-midi, les gens vont aller visiter, nettoyer les tombes de leurs morts. Ça n’a rien avoir avec la mort des martyrs. Mais demain le 2 novembre, c’est la fête des Saints Innocents. Pourquoi la fête des saints Innocents ? On se réfère aux enfants qu’Hérode a fait tuer en cherchant à tuer Jésus. Des enfants qui n’ont rien fait qui ne connaissent même pas la vie. On les a tués innocemment. Donc c’est la fête des Saints innocents. Ça, en principe, c’est demain. Pour les chrétiens, les vrais, on sait que Jésus n’est pas né en décembre mais comme je le dis Hérode commandait tout le monde entier dans le passé.
Le premier peuple qui commandait le monde, c’était l’Afrique, précisément l’Egypte. Après l’Egypte, les Davicolonosors, après la Perse et ensuit Rome. Tous ces pays ont dominé le monde. Et quand dans un pays tout le monde se plie, il y a des degrés énormes de gouverneurs dans les régions qui dominent. Et à la naissance de Jésus Christ, c’était Rome qui dominait tout le monde entier et quand c’est comme ça, on adapte les lois du peuple qui domine. Donc à Rome il y avait une fête appelée la fête agraire. Ils adoraient leur génie, leur esprit. L’empereur l’avait fixée à chaque 21et 22 décembre.
C’était à cette date qu’il fallait fêter l’esprit. Les Romains priaient puis que c’est leur dieu qui leur donnait la nourriture et c’est le monde entier qui faisait cette fête. Le christianisme est arrivé. Mais qui connait le Christianisme ? Tu ne peux même pas dire que Jésus est né en décembre.
D’ailleurs, Jésus est né le même jour qu’il est mort. Le 14 Nissan le mois d’avril c’est le premier du calendrier Juif. Chez les Juifs, le premier mois ce n’est pas janvier, c’est le mois de Nissan, c’est le mois ou Jésus Christ est né et Jésus est né le 14 Nissan et il est mort le 14 Nissan.
Mais à Rome on ne pouvait pas dire que Jésus est né le 14 Nissan. Les Romains disaient que Jésus est le Dieu soleil, donc ils adorent un Dieu soleil en décembre. Donc, les premiers chrétiens se demandaient comment faire pour abandonner leur Dieu soleil. Et ils ont pensé au passage du prophète qu’ils ont appelé soleil de justice qui brille. Et dans ces rayons, il y a la guérison. Qui est le soleil de justice où dans ses rayons on trouve la guérison ?
C’est Jésus. Et donc, ils ont dit au lieu du Dieu soleil, y a un autre Dieu. On va faire la fête mais ça sera la fête du prince de la justice en parlant de Jésus. Donc maintenant ce que vous faite comme adoration laissez parce qu’on va introduire ce prince. C’est comme en poussant les juifs et les Romains à abandonner leur pratique, ils ont petit à petit emmené tout le monde à aller à l’Eglise. Et donc les gens ne comprennent pas le sens des choses. Il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées avant le christianisme.
Aujourd’hui, on dit je suis évangélique, je suis tant, il y a des choses que si ce n’étaient pas arrivé, on ne serait pas ce qu’on est aujourd’hui. Par exemple, aujourd’hui on parle d’homosexualité, on parle de geofolie ou les gens couchent avec leurs propres filles ce sont des choses qui se passaient chez les blancs, les occidentaux avaient un Dieu qu’ils adoraient. C’est le dieu de la mer qu’on appelle Poséidon. Parce que chez les Grecs, eux aussi, ont dominé le monde.
Ils avaient leur Dieu qu’ils appellent Zeus et Poséidon qui étaient le Dieu de la mer. Il y avait un autre, le Dieu de la terre. Poséidon par exemple, couchait avec sa sœur. Il y avait l’inceste et ça, c’était accepté par les occidentaux depuis leurs ancêtres. Il a fallu que le christianisme arrive.
Quand les rois ont été gagnés au christianisme, ils ont abandonné leurs pratiques pour prendre les pratiques de l’Eglise de la Bible. Tu ne commettras pas l’adultère, tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme, ainsi de suite. Et c’est comme ça que quand les rois se sont convertis, ils ont obligé le peuple à ne plus faire ça.
Pour les tombes dans la religion, il est bon de savoir comment la religion a commencé et comment par astuce, les gens ont amené petit à petit le monde à adhérer. Aujourd’hui, les européens ont abandonné la foi. Ils ont abandonné la parole de Dieu. Ils sont revenus à leur croyance. Le Seigneur nous dit quand un homme est possédé ou un lieu est possédé et qu’on a chassé le démon, le lieu devient propre.
Quand on regarde derrière lui et qu’on sait que sa maison qu’il vient de quitter est propre, il va chercher 7 autres démons qui viennent rendre l’état de cette maison pire qu’avant. C’est ce qui arrive aux Européens. Ils ont abandonné la parole de Dieu. Ils font à leur tête et maintenant, eux aussi vivent ce que leurs ancêtres vivaient en couchant entre hommes, entre femmes, avec les animaux…
Frère Pierre Auguste Kakou (Vicaire de la paroisse Saint Etienne de nouveau Koumassi) :
« L’église fait mémoire de tous ceux qui sont connus ou inconnus qui ne figurent pas dans le calendrier
Aujourd’hui nous célébrons, à l’instar de l’Eglise universelle, la fête de la Toussaint. C’est une fête qui a des origines anciennes. Je vais rapidement présenter et donner un peu le sens de cette fête aujourd’hui en tant que chrétien. S’agissant des origines, et je vais relever juste une. La fête de Toussaint remonte à l’époque Romaine dans l’Eglise de Rome en 610 donc au 7ème siècle.
Et c’est le Pape Boniface 4 qui a institué cette fête lors de la dédicace d’une église qui devait recueillir le corps des martyrs chrétiens qui étaient alors dans les catacombes qui ont été transférées dans une église qu’on appelle le Panthéon.
Donc c’est cet édifice-là qui a été baptisé Eglise. Et c’est lors de la dédicace de cet édifice que la fête pour célébrer les martyrs chrétiens a été instituée. C’était le 13 mai 610. Mais par la suite, le Pape Grégoire 3 va placer cette fête au 1er novembre lors de la dédicace d’une Chapelle de la Basilique de Rome en l’honneur des Saints.
Et donc ce que je peux comprendre ici, c’est que la fête de la Toussaint d’abord, c’est la fête pour commémorer la mémoire des fidèles chrétiens. Ceux qui ont fait verser leur sang pour Jésus Christ, donc ceux dont nous avons hérité la foi par le mérite de leur vie. C’est l’origine de la fête.
Ensuite, quel sens cette fête a pour nous aujourd’hui ? Premièrement, l’Eglise célèbre d’abord tous les saints qui ne sont pas inscrits dans le calendrier officiel de l’Eglise. Ils ne peuvent pas tous contenir dans le calendrier-là. Donc aujourd’hui, l’église fait mémoire de tous ceux qui sont connus ou inconnus qui ne figurent pas dans le calendrier Romain.
Ceux qui n’ont pas bénéficié par exemple d’une procédure officielle de béatification de colonisation et ceux dont Dieu seul connait la sainteté de vie. Mais aujourd’hui, en regardant les lectures qui nous sont proposées par la liturgie, la fête à 2 autres sens. La première chose que nous célébrons, c’est notre foi chrétienne sur la promesse d’un bonheur certain.
C’est cela que nous célébrons dans la première lecture. Comme dans l’Evangile, Jésus promet à ceux qui auront été fidèle par l’Evangile surtout un bonheur. Ce bonheur, il l’a appelé Royaume de Dieu. Il a appelé de consolation. Il a appelé héritage. Il a appelé miséricordes, rassasiement et aussi la qualité de fils.
Donc dans la 2ème lecture on voit que saint Paul nous dit que le bonheur que le Seigneur promet à ceux qui lui seront fidèles, c’est d’être appelé fils dont l’adoption filiale. Il ne nous donne pas la forme particulière mais il nous dit que cela va paraitre clairement quand nous serons en Dieu. Ça sera frappant de voir dans la Première lecture que le bonheur des Juifs qui sont morts sous le temps du Roi Néron qui ont symbolisés ces personnes qui ont lavé leur robe dans le sang de l’agneau.
Leur bonheur est étendu à cette multitude immense qu’on ne peut dénombrer. Ce bonheur qui est promis à ces premiers chrétiens Juifs, cela est étendu à tous les chrétiens. Notre vie chrétienne débouche sur une récompense. La vie chrétienne n’est pas vaine. Les souffrances que nous endurons à cause du Christ ne sont pas vaines. C’est cela l’expérience chrétienne qui est ouverte à tous.
Nous sommes tous appelés à la sainteté. Voilà ce que l’Evangile nous dit. Nous sommes tous des appelés. C’est ce que le Pape François va nous dire dans son exhortation (Gao daté exulta te) en 2018 tous appelés à la sainteté. La sainteté est accessible à tous. Cela est possible d’abord par un travail sur soi-même.
Car ça nous invite à la pureté des cœurs dans les béatitudes, quand il nous a invité à la douceur, c’est d’abord un effort personnel mais ensuite un engagement avec les autres partisans de paix. Être miséricordieux, c’est forcément une action qu’on mène vers les autres, surtout un engagement envers Dieu, avoir le cœur pur. Voilà ceux à quoi nous invite la fête aujourd’hui.
Propos recueillis par Antoine Kouakou