Le mardi 31 octobre 2023 a eu lieu à Abidjan-Cocody, la présentation du rapport provisoire de construction d’outil d’évaluation et de simulation des politiques climatiques pour une transition écologique juste et durable en Côte d’Ivoire dénommé Green Jobs Assessment Model (GJAM) pour validation.
C’était à l’occasion d’un atelier organisé par l’Organisation internationale du travail (OIT) dans le cadre du projet « La dimension sociale de la transition écologique » financé par la France et piloté par le coordonnateur national de l’OIT, N’Goran Koffi Marcos.
Présent à cet atelier, Frédéric Lapeyre, directeur du Bureau de pays de l’OIT pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Togo a situé le cadre de cet atelier.
« En fait, le réseau d’institutions d’évaluation des emplois verts (GAIN) a été initialement lancé en 2013 en tant que réseau mondial d’institutions de recherche pour l’évaluation des effets sur l’emploi des politiques climatiques et de développement durable », a-t-il dit. Avant d’expliquer que l’objet du GAIN est double.
Il s’agit, d’une part, du « renforcement des capacités institutionnelles en matière de méthodologies et de modèles économiques adaptés à l’analyse des résultats des politiques climatiques et vertes sur le marché du travail. » Et d’autre part, de « la recherche et le conseil politique fondés sur des preuves dans les pays en développement et à faible revenu par le biais de la coopération Sud-Sud. »
Aussi le premier représentant de l’OIT en Côte d’Ivoire a donné l’objectif de cet atelier. « L’objectif est de soutenir la mise en place d’un modèle d’évaluation des emplois verts (GJAM) pour la Côte Ivoire grâce à la collecte et à l’analyse de données pour refléter les objectifs d’emploi et de transition juste dans la stratégie nationale de développement, la stratégie emplois vert, la stratégie climat et l’implémentation des contributions déterminées au niveau national », a-t-il expliqué.
Il a, par ailleurs, indiqué qu’il s’agit lors de cet atelier, pour l’Université Nangui Abrogoua, avec laquelle l’OIT a signé un accord de partenariat pour la collecte et l’analyse des données de permettre à ces experts de présenter leur rapport provisoire pour validation.
A cet effet, une projection a été faite pour expliquer aux parties prenantes le rapport provisoire, afin de permettre à chacun d’émettre ses préoccupations avant validation.
Expliquant le projet « La dimension sociale de la transition écologique », N’Goran Koffi Marcos, coordonnateur national à l’OIT a indiqué que ce projet, vu la menace du changement climatique, vise à apprêter le monde à faire une transition, un changement de manière de produire et de consommer.
« Les scientifiques ont révélé au monde que notre modèle économique n’est pas bon, avec des chiffres alarmants à l’appui et qu’il faut changer. Les gouvernants ont décidé de commun accord avec les employeurs et les travailleurs de développer des politiques qui vont permettre cette transition », a-t-il déclaré.
Et donc selon l’expert de l’OIT, pour l’institution qu’il représente, ces politiques doivent pouvoir prendre tout le monde en compte. D’où la nécessité de réfléchir sur la manière de décider ces politiques pour les mettre en œuvre afin que personne ne soit oubliée ou ignorée. « D’où la dimension sociale de la transition écologique qui veut qu’on prenne en compte l’Être humain dans ces politiques », a expliqué Koffi Marcos.
Il a, par ailleurs, fait savoir que ce projet doit pouvoir aider les pays qui veulent faire la transition. « On a parlé de formation. Il faut que le projet puisse aider à former les gens aux nouvelles compétences.
Il faut que le projet aide les gouvernants à pouvoir mettre en place de vraies politiques de protection sociale. Malgré tout, il y a des gens qui ne vont pas faire leur transition. Ils vont rester sans emploi. Quelles sont les mécanismes de protection sociale que les Etats ou les gouvernants vont mettre en place pour protéger ces personnes ? Maintenant, ces politiques que les Etats vont ‘‘concocter’’, parce qu’on en a tellement de stratégies en Côte d’Ivoire (emploi vert, agriculture, énergie…) nous disons, est-ce que ces politiques vont marcher ?
C’est vrai, ça peut marcher sur du papier, mais est-ce qu’en réalité, ça peut marcher sur le terrain ? D’où le modèle économique d’évaluation de ces emplois et de ces politiques qu’on appelle le GJAM qu’on vient de présenter. C’est un outil qui va aider à la prise de décisions », a expliqué le coordonnateur national du projet « La dimension sociale de la transition écologique », qui est selon l’OIT, « le premier projet de l’initiative, action climat pour l’emploi ».
Au dire de M. Koffi, « les Etats, les gouvernants vont prendre ce modèle (GJAM) et tout ce qu’ils ont comme politiques va passer au crible de ce modèle (…) Donc pour nous, on ne peut pas mettre en œuvre une politique sans l’avoir évaluée. C’est pourquoi nous donnons cet outil d’évaluation », a-t-il affirmé.
Il faut noter qu’en plus des membres du GJAM, plusieurs autres structures nationales et internationales issues de l’Etat ivoirien (Ministère des Mines, du pétrole et de l’énergie, Ministère des Transports), de la Société civile, des organisations internationales (GIZ, GGGI, UNDP…), des organisations des employeurs et travailleurs ont pris part à cet atelier.
Benoît Kadjo